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Klynt made: Rocé’s Top départ + interview Clara Debailly


“Top départ”, un webdoc pour la réédition du premier album de Rocé

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Entretien avec Claria Debailly, responsable graphisme/montage du webdoc “Top départ. Rocé.”

1/ Comment êtes-vous arrivé au webdoc ? Qu’est-ce qui vous passionne professionnellement ?

Je suis actuellement en 4ème année à l’Ensad en Design graphique et Multimédia, après quelques années de fac de cinéma et de lettres. Ma vie professionnelle commence donc tout juste ! Je suis arrivée au webdoc un peu par hasard, au cours d’un exercice donné dans le cadre d’un cours de 3ème année, qui avait pour but de réaliser avec des élèves de photo-vidéo un webdoc sur le 13è arrondissement. Ayant à la fois une culture graphique et cinématographique, la forme présentait pour moi un intérêt énorme. J’ai donc commencé à m’intéresser plus en détails aux réalisations transmédia, avec des webdoc comme Gaza/Szderot, Prison Valley ou The Big Issue. Je suis extrêmement curieuse du développement grandissant des nouveaux médias et de l’utilisation des outils communautaires, mais je suis encore aussi très attachée au côté édition et typographique du graphisme. Il me semble qu’aujourd’hui la frontière entre le monde multimédia et le monde print commence enfin à devenir un peu plus perméable (je pense notamment à des projets comme ceux des Editions Volumiques), et je m’en réjouis !



2/ De quoi parle votre projet ?

Le but du webdoc Top Départ était de re-présenter cet album, à l’occasion de son anniversaire (10 ans). Il fallait trouver à la fois une manière de pouvoir écouter l’album en ligne, tout en y ajoutant un côté “historique” : interroger les personnes ayant travaillé sur l’album, et ceux qui ont eu une influence ou ont connu Rocé à travers cet album. La difficulté était que les vidéos qui documentent chaque morceau ne prennent pas le pas sur les morceaux eux-mêmes.



3/ Comment avez-vous conçu ce projet ? Comment est née l’idée de présenter l’album au format webdoc ?

Le projet est né de la volonté de Matthieu Couturier (Disque Primeur) de trouver une façon originale de documenter la re-sortie de cet album. Il a donc proposé ce projet à Arnaud Dressen (Honkytonk), qui nous a mis en contact, Matthieu, le réalisateur et moi. Je suis arrivée sur le projet un peu par hasard. Une amie réalisatrice avec qui j’avais déjà travaillé suivait le projet et savait que je m’intéressais à ce genre d’expériences et m’a donc contactée pour me proposer d’intervenir pour concevoir le graphisme de l’interface et l’intégration des vidéos. J’ai pris rdv avec Arnaud Dressen, qui m’a formé en quelques heures sur Klynt, puis j’ai rencontré les différents intervenants pour que nous nous mettions d’accord ensemble sur la mise en oeuvre du projet. Les vidéos étaient déjà presque toutes tournées, j’avais donc la possibilité de visualiser l’esthétique vidéo dans laquelle nous étions. Après quelques croquis et discussions, nous nous sommes rapidement mis d’accord sur le principe de fonctionnement du webdoc : il fallait pouvoir accéder à chaque piste en permanence, et regarder les vidéos propres à chaque piste dans un second temps. Le travail a été fait en 2 semaines et demi, par mails, avec envoi de maquettes préliminaires, pour ne pas trahir l’esthétique de l’album d’origine, tout en lui donnant un souffle nouveau. Pendant que je concevais les maquettes et l’architecture du webdoc, le réalisateur montait les vidéos de son côté et les intégrait sur Youtube pour que je puisse les intégrer à distance sur Klynt. Le fait de les intégrer via Youtube était un choix qui nous permettait de travailler à distance et de donner une meilleure visibilité au webdoc.

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4/ Comment avez-vous travaillé sur le montage ?

Mon rôle a consisté essentiellement à savoir comment construire une architecture de séquences principales et de sous-séquences pour que le projet soit le plus simple et le plus clair possible. Ce qui a donné un résultat en forme de toile d’araignée: chacune des séquences principales devait être reliée aux 12 autres puis reliée à ses sous-parties… Pour clarifier la structure, je l’ai organisé sous forme de cercle, ce qui me permettait d’avoir une vision claire et de mettre en exergue les sous-parties. Même si c’est assez impressionnant à voir, ça n’était pas le plus long (entre 5h et 10h de travail), et le graphisme était aussi relativement facile à intégrer.

5/ Quelles retours avez-vous reçu de la part des lecteurs (spectateurs) ?

Je suis contente de voir que les spectateurs ne se perdent pas trop dans le webdoc et ont une approche assez facile de son fonctionnement. Pour le moment les retours que j’ai eu sont plutôt ceux de mes proches, qui trouvent ça assez original comme forme de diffusion, mais toute critique technique ou esthétique est la bienvenue !


6/ Pourquoi avoir choisi Klynt ?

Klynt est un logiciel extrêmement intuitif et simple au premier abord, ce qui le rend très agréable. Sa prise en main a été relativement simple car je connaissais déjà bien Flash, Final Cut et un peu d’After Effects. Le fait de visualiser l’architecture du webdoc est un grand plus, qu’il faudrait pouvoir réexploiter dans la navigation même du webdoc en ligne (d’autant que c’est assez chouette à voir). Je compte le réutiliser sous peu, et y intégrer d’autres médias comme du Flash par exemple, et voir un peu plus en profondeur les possibilités du logiciel.


7/ Un projet futur sur lequel vous aimeriez communiquer ?

Je compte réaliser une sorte de webdoc un peu expérimental dans les prochains mois à l’aide Klynt pour mon mémoire. Comme je parle de poésie, et en particulier de poésie numérique et que les supports sont extrêmement variés, il faut que je crée une structure qui permettent à la fois de “naviguer” dans le mémoire papier et dans les différents médias qui font la richesse de la poésie numérique actuelle. Je vous tiendrai au courant !

— propos recueillis par Damien Sueur.